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Les scènes du sexuel

Notre psychodrame est psychanalytique : le sexuel qui s’y met en scène est celui que fabriquent les fantasmes, l’infantile et l’inconscient, y compris dans les jeux les plus explicitement érotiques : scène amoureuse entre des parents, scène de drague appuyée, striptease, comparaison infantile sur la taille de l’organe masculin. L’un des trois fantasmes originaires est alors visé : scène primitive, castration, séduction. Ces fantasmes infantiles tentent de résoudre les énigmes sexuelles qui se posent à tout enfant : d’où viennent les enfants, comment les fabrique-t-on, pourquoi garçons et filles n’ont pas un corps identique ?

Chacun d’entre nous aborde ces questions à l’aide de théories sexuelles infantiles, remaniées tout au long de la vie. L’éventail des symptômes – et de la créativité – témoigne des réponses trouvées. Si certains tiennent compte du principe de réalité : les femmes ne possèdent pas de pénis, la loi interdit l’inceste, il y a une différence entre les vivants et les morts, d’autres s’en affranchissent pour adopter des interprétations plus ou moins éloignées de ce qui est admis communément. D’autres encore tentent de s’éloigner de ces questions embarrassantes pour les remplacer par d’autres, ou par rien, revendiquant alors un vide de pensée aussi douloureux que salvateur.

Le sexuel se présente dans cette architecture particulière qu’est la scène, celle du rêve et des fantasmes, cette construction qui permet de voir et d’éprouver. Au psychodrame, nous construisons des scènes pour un sexuel qui parfois ne trouve pas de lieu, ou qui doit en changer. Car le mouvement est bien aussi de déconstruire les scènes pour que d’autres apparaissent. Le jeu psychodramatique opère dans cette respiration entre construction, décondensation et mise en pièce du sexuel.

Comment le jeu en scène du psychodrame cherche-t-il cette mobilité, ces déplacements et ces régressions qui donnent ou redonnent au sexuel sa féconde plasticité ?

En effet, le psychodrame s’adresse à ceux qui ont une difficulté particulière à se mouvoir dans cet univers de fantasmes et de réalité, à se le figurer en image et en langage, en sensations et en motricité. Le jeu, le groupe permettent d’appréhender toutes les variantes imaginaires de ces questions et de leurs réponses, avec cette prime de plaisir à évoquer ce qui fait rire les enfants : du caca boudin au zizi et à la zézette. Retrouver cet infantile foisonnant ouvre alors la voie vers des réalisations de pensée jusque-là interdites.

Programme des conférences psychodrame 2023

7 JANVIER 2026

Anne Rosenberg
« Le sexuel au psychodrame : de l’infantile dans l’attente de l’adolescence »

 4 FÉVRIER 2026

Antoine Machto
« Scène du sexuel, scène de crime»

1 AVRIL 2026

Adrien Blanc
« Le sexuel au psychodrame : de l’évitement à l’inattendu à l’adolescence »

6 MAI 2026

Carlotta Settel
« Scènes de rêves »

3 JUIN 2026

Caroline Nahon
« Il était une fois, le mot qui rencontra la chose… »

7 OCTOBRE 2026

Vincent Estellon
« Sexualités et genre au psychodrame »