J’ai commencé à fréquenter les bars et à boire de l’alcool, ce qui m’a conduit à perdre mon emploi et à me retrouver à la rue. J’ai erré et fini par me réfugier dans un abri de bus, ce qui a déplu au maire de la commune où j’avais grandi et où j’étais connu. Je dormais sur un banc devant un bar, mais le soir, il y avait des attroupements car il y avait un magasin à côté. Ils ont finalement découpé le banc parce que ma présence dérangeait. J’ai alors mis un matelas et déclaré que tant que je n’aurais pas de logement, je ne bougerais pas.
C’est alors que quelqu’un du Secours Catholique, que je connaissais, a contacté Léa ici. Un jour, alors que j’étais à l’arrêt de bus, j’ai eu la chance de rencontrer Lucile, Léa et Sabrina. Elles m’ont expliqué que quelqu’un avait appelé pour m’aider. À ce moment-là, j’avais déjà pris conscience que l’alcool était un problème, ayant déjà fait deux cures sans succès. La première cure était une obligation, comme c’est souvent le cas pour de nombreux patients. A l’âge de 54 ans et étant en la rue, j’ai commencé à réaliser que ma situation n’était pas tenable.
Lucile m’a motivé à changer. Je ne voulais pas aller dans une structure, mais grâce à un dialogue constructif, j’ai intégré le Centre Gilbert Raby deux jours après l’enterrement d’un ami tué à côté, également à cause de l’alcool. Cet événement a été un déclic pour moi, et j’ai pris la décision de me reprendre en main.
Au centre, j’ai rencontré le Dr A et le Dr M, et j’ai intégré la cure. J’ai eu la chance de bénéficier du soutien de Madame C, psychologue, ainsi que de toute l’équipe. J’avais l’habitude de prendre des permissions et de retourner au bistrot, mais j’ai dû arrêter à cause de problèmes de santé.
Même à la rue, j’ai subi une opération pour une prothèse. Mon patron m’avait jeté à la rue, mais grâce à des contacts, j’ai pu éviter de retourner à la rue après mon opération. J’ai été hébergé par mon cousin et me suis fait opérer du dos. J’étais au courant qu’une structure devait s’ouvrir, les LHSS et j’ai exprimé ma préférence pour un appartement plutôt que pour un foyer.
J’ai intégré le SMR et, quatre jours après, j’étais en centre de rééducation pendant un mois. À ma sortie, j’ai continué mon parcours avec les équipes. J’ai fait les démarches nécessaires et réussi à obtenir les dossiers importants.
Un jour, après beaucoup d’efforts et de visites, j’ai reçu un appel d’un bailleur social m’informant qu’un logement était disponible pour moi. Le travail de l’équipe a été déterminant. Je suis arrivé au centre LHSS comme l’un des premiers usagers, et j’ai accompli tout le parcours grâce à leur soutien.
Avec le personnel et les autres usagers, tout s’est bien passé. J’ai eu la chance de faire un court séjour et de meubler pratiquement entièrement mon logement. Même si je n’ai pas eu droit au plan de financement, j’ai réussi à obtenir le nécessaire.
Je suis fier de mon parcours. Ce n’était pas facile de parler de tout cela, mais je suis content d’avoir pu travailler sur moi-même et de voir les progrès réalisés.